ROLAND SABATIER lettrisme

 
 

ROLAND SABATIER

ILLUMINATIONS (VERSION PLASTIQUE)

1987-1988


Ensemble composé de quarante deux pièces - collages et craies à l'huile sur toiles associées dans certaines à des objets - complétées de différentes variantes et par un ensemble de Notes sur les Illuminations.


Textes extraits du catalogue:

(...) "De nombreux artistes à succès choisissent, aujourd'hui, de prendre le tournant post-moderne, plutôt que de donner, comme le fait Roland Sabatier, un éclairage nouveau sur leurs oeuvres. Dans sa version plastique des Illuminations, il reprend certains éléments de ses oeuvres antérieures et nous fait comprendre que le goût de l'anthologie, de la citation, du discontinu, peut échapper au domaine réservé des post-modernes." (Eric Fabre)


(...) Son oeuvre n'illustre pas les célèbres poèmes en prose, elle les recompose, en recréant, sur un plan plastique, leur quintessence formelle. A la création poétique, sonore, Roland Sabatier superpose une création visuelle. aux mots de Rimbaud, il substitue les signes du domaine lettriste de l'hypergraphie, c'est-à-dire, de l'art de l'intégralité des éléments de la communication visuelle qu'il explore depuis 1963 et qui fait se cotoyer au cours d'une phase inédite les valeurs idéographiques, lexiques et alphabétiques, unifiés, des transcriptions passées et nouvelles.

" Dans ce cadre et avec ces poly-notations, il rejoint Rimbaud, retrouve ses vertiges dans ce que le poète avait indiqué comme des "painted plates" ou des gravures coloriées.

" Ces vertiges, ces fulgurances, Roland Sabatier nous les dit différemment. Mais comme Rimbaud renonce au poème, il renonce au tableau, attaque la syntaxe hypergraphique, désorganise la cohérence sémique au profit exclusif de l'illumination du signe, précisément d'un signe notionnel unique, beau en soi, explosif par lui-même.

" Là où Rimbaud liquide la phrase pour trouver le mot, Roland Sabatier anéantit l'univers de multi-écritures - un ensemble de signes -, le désorganise, pour trouver le signe." (G.A. Bertozzi)


(...) Rimbaud voyait les assis bercés par des "fleurs d'encre crachant des pollens en virgules" et, le poète de sept ans, dans "ses yeux fermés voyait des points" et pour des "visions écrasait son oeil darne".

"Roland Sabatier ne s'en tient point à un changement tranquille l'Illumination poétique aurait son équivalence visuelle, son Illumination plastique ou mieux même ses Illuminations hypergraphiques.

" Cette hypergraphie de départ tenue, on assiste à la destruction de l'hypergraphie.

"  On tenait bien le principe de génération, la traduction des illuminations rimbaldiennes en système hypergraphique sabatiériens; nous voilà confronté à sa corruption dans tous les sens du terme jusqu'à sa mort: une désorganisation généralisée de la traduction hypergraphique.

(...)

"  Avec ses Illuminations, Sabatier est allé très loin. J'allais dire est très loin - pour traduire l'idée que le spectateur ne peut se dépendre du sentiment d'une très longue distance parcourue.

" Sabatier, avec cette oeuvre, revient d'un voyage "halluciné" où les étapes sont celles de sa propre histoire, celle de l'oeuvre artistique qu'il édifie et dont il aurait, ici, indiqué les grands moments, revisités les étapes cruciales. Murmures d'une récurrence discrète, mais murmures aussi hallucinés d'un "j'ai traversé éblouis, ces chemins qui sont maintenant les miens". Oui, vraiment, nous sommes en pays Sabatier, ces terres sont les siennes, ces Illuminations résonnent de toute son oeuvre.

(...)

"On est placé devant une oeuvre ouverte à l'infini inassignable, une oeuvre inconnue qui refuse la dualité classique figuratif, abstrait.

" Elle se charge d'une dimension émotionnelle, elle possède une équation de sensibilité dont nous ne pouvons posséder le chiffre: elle se dérobe." (Christian Schlatter)


EXPOSITIONS:

Paris. Galerie de Paris, Roland Sabatier: Illuminations, 28 janv. au 15 fév. 1989. Catalogue illustré avec textes d'Eric Fabre, Gabriele-Aldo Bertozzi et Christian Schlatter.


EXPOSITIONS PARTIELLES:

Rimbaud illustré au XXè siècle, Musée Cantini, Marseille (nov. 1991- janv. 1992).

Rimbaud e l'Avanguardia, Centro Servici Culturale, Chieti-Pescara, 1991.

Keszthely (Hongrie) Museum Balaton: Visual Art Poetry (1985-1995)

Dopo Rimbaud I, 1992, Rimbaud e l'Avanguardia, Artepoésia contemporanea, L'Aquilla, 1992, (reproduit au catalogue).

Lille. Galerie Antoine Delerive, Isou, Lemaître, Sabatier, Satié (21 nov-15 déc 2004)

Centre d'Art Villa Tamaris, Collection, La Seyne sur Mer, 2011.


BIBLIOGRAPHIE:

Rimbaud autrement, par G.A. Bertozzi et L'Enigme du sang pourquoi? par Christian Schlatter, in Illuminations (version plastique), éditions Galerie de Paris, Paris, 1989.

Voir Rimbaud autrement, par Jeannine Verset, ArtThèmes, février/mars 1989.

Dell'avanguardia il fonema, by Gasbarrini et François Proïa, Ed. Anglus Marus Edizione, 1992.









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Illuminations (XXXVIII - Fairy), 260 x 500 cm, installation en 1989 dans le cadre de l'exposition à la Galerie de Paris.